Le cyberspace désigne l’espace comprenant tout l’Internet. Un espace de tensions et d’oppositions. Les impacts politiques, stratégiques et économiques de ces menaces pouvant déstabiliser les États et les agents économiques. Comment définir le cyberspace ? Comment fonctionne-t-il ? Les réponses dans cet article !
Il convient de s’interroger et d’approfondir sur le terme cyberspace Particulièrement lorsque l’on évoque le préfixe « cyber » joint à des thèmes de préoccupations majeures comme la défense et la sécurité. En réalité, le cyberspace est à la fois prégnant et moderne, toutefois, il regorge d’aspects stratégiques essentiels. Pour mieux comprendre, voici toutes les informations à connaître sur cet environnement numérique.
Qu’est-ce que le cyberspace ?
William Gibson a évoqué pour la toute première fois le cyberspace dans son livre Neuromancien en 1984. Il l’a désigné comme un milieu tridimensionnel qui s’apparente au cyberspace technique. Il s’agit d’un mot qui ne date pas d’hier.
En regardant de plus près, il s’agit d’un espace à la propriété immatérielle et particulièrement technique compte tenu de sa complexité. Il élimine tout concept de distance, car ce milieu est intangible.
En 2012, Oliver Kempf définit exactement le cyberspace dans son livre Introduction à la cybersécurité en le regroupant en trois couches :
- Une première couche physique : infrastructure matérielle permettant de faire fonctionner Internet ;
- Une seconde couche logique et applicative : des services qui permettent de transmettre les informations comme les logiciels et les applications ;
- Une troisième couche cognitive et sémantique : désigne les internautes.
Que signifie « cyberspace » étymologiquement ?
Le préfixe « cyber » résulte du mot grec faisant référence au milieu des robots, plus précisément la « cybernétique ». Ce terme vient du kubernaro ou gouvernail en grec. C’est le célèbre mathématicien américain Norbert Wiener qui l’a présenté suite à la Seconde Guerre mondiale.
Par contre, un robot est un précepte apte à se commander tout seul, ce qui n’est pas le cas d’une machine qui nécessite un utilisateur humain pour le commander à tout moment. Un robot est conçu pour s’ajuster à toutes circonstances et ne pas exécuter la même chose tout le temps.
Bref, le cyberspace désigne un espace d’échanges développé pour s’adapter seul (avec l’aide de ses programmes) et de manière régulière aux circonstances et aux demandes des internautes.
L’avènement du cyberspace
La conception du World Wide Web par Tim Berners-Lee en 1991, connu aussi sous le nom de « la toile », a permis à la numérisation d’avoir rapidement une place importante au sein de la société. Cela a été le début d’un changement profond. La société s’est connectée en temps réel au fur et à mesure avec la naissance de l’Internet mobile et la fabrication des smartphones.
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Comment ça fonctionne ?
Le cyberspace est constitué de réseaux et de ressources informatiques ou encore de différents appareils mobiles et fixes connectés au réseau mondial. Il n’a pas de frontière. D’ailleurs, un cyberspace mondial inclut celle d’une nation. Cette forme la rend exceptionnelle et plus difficile à maîtriser.
Inversement à l’espace physique qui est borné par des frontières géographiques dans la terre, les eaux fluviales et l’air, le cyberspace ne cesse de se déployer. Le surcroît de l’accès à Internet conduit à son augmentation, car sa taille est proportionnelle aux activités qui y sont réalisées.
Les différents éléments immatériels qui permettent de faire fonctionner le cyberspace
Des programmes sophistiqués, des logiciels ou des applications pour les téléphones mobiles ont été développés par des experts du codage pour assurer le fonctionnement du cyberspace. Ces derniers sont notés avec des langages spécifiques cryptés par les machines, mais que les internautes, même des amateurs en informatique doivent aussi comprendre.
Depuis l’avènement de l’informatique dans les années 1950, ces programmes sont de plus en plus complexes et sont des algorithmes très sophistiqués. Le cyberspace est ainsi basé sur des compétences accrues en programmation que seuls les ingénieurs ayant reçu une formation scientifique en mathématiques comprennent. De plus, les métiers de développeur informatique se sont davantage multipliés depuis une décennie.
À quoi sert le cyberspace ?
Le cyberspace peut être utilisé dans le cadre professionnel et privé : les secteurs économique, des administrations, des États.
Qu’est-ce qu’on fait exactement sur le cyberspace ? On peut surtout :
- Récupérer des informations gratuitement (sens unique) ;
- Echanger des renseignements gratuitement : vidéos, textes et images (interaction) ;
- Réaliser des transactions commerciales ;
- Effectuer des transactions financières.
Toutes ces opérations sur le cyberspace s’effectuent de manière instantanée.
Qui sont les différents acteurs du cyberspace ?
Les acteurs du cyberspace sont à la fois variés et nombreux. Hormis les acteurs classiques, le cyberspace a généré l’arrivée de nouveaux acteurs dans le secteur international, à savoir les proxies. Ce sont des individus isolés comme des pirates informatiques solitaires qui n’appartiennent à aucune organisation. Parmi eux, on peut citer Rabbin des bois, un ancien hacker de la plateforme Sciences Po. Les proxies peuvent être aussi des organisations hacktivistes à l’instar d’Anonymous, WikiLeaks, etc. qui militent pour des motifs politiques ou encore des cybercriminels poussés par le profit et les entreprises militaires ou de sécurité privée.
Par ailleurs, les acteurs classiques regroupent les États et les autres acteurs qui ne sont pas étatiques : GAFAM, les organisations de cyberdéfense institutionnalisée telle que l’alliance Five Eyes.
Quelles informations échangées ?
Voici les différents types de données que vous pouvez échanger sur le cyberspace.
Les données privées
La probabilité de divulgation des informations privées à des inconnus est considérée comme une atteinte à la vie privée. C’est d’ailleurs une chose importante pour les sociétés occidentales. Pire encore, cela peut nuire à une personne, notamment si le but est de voler l’identité de la personne à des fins frauduleuses.
Les données publiques
Les données politiques, économiques et militaires confidentielles sont souvent à protéger. La circulation de ces informations sur le cyberspace engendre donc un problème de sécurité majeur. En effet, si des informaticiens expérimentés crées des renseignements cryptés, les pirates informatiques peuvent très bien aussi en inventer afin de les décrypter.
Les États, les administrations, les entreprises et les citoyens sont menacés, mais nul ne veut renoncer à un outil performant qui ne cesse de s’améliorer, d’autant plus qu’il est possible de renforcer la sécurité avec la bonne volonté de tout un chacun.
Le cyberspace : à contrôler et à maîtriser
Le cyberspace serait-il une sorte de territoire moderne ? Si tel est le cas, il est essentiel de déterminer la nature et les frontières ou encore les limites de sa souveraineté. C’est une excellente problématique sur un thème de géopolitique. D’ailleurs, l’une des plus grandes illusions de tout État est de pouvoir contrôler le cyberspace.
Notons avant tout qu’il s’agit d’un territoire. Un milieu géographique sur lequel est réalisé un projet politique, impliquant ainsi son appropriation, afin de le dominer directement ou de l’influencer indirectement.
En revanche, le cyberspace est un environnement numérique sur lequel il est possible de prévoir un projet politique, à savoir filtrer les contenus Web favorisant l’image du gouvernement. Ce qui est le cas en Chine.
Néanmoins, la domination du cyberspace est toujours très floue vu que différents types d’acteurs peuvent contrôler Internet, que ce soit des djihadistes ou des États.
Les enjeux et les défis
Depuis quelque temps, il est constaté que les grandes puissances veulent souverainiser le cyberspace. Ce milieu devient un véritable Heartland 2.0, dans lequel sa maîtrise totale permet certainement à celui qui la détient d’avoir le pouvoir sur les mondes numérique et réel.
La création du cyberspace collabore activement à la mise en place d’une cyberdiplomatie, d’autant plus que les puissances secondaires tentent de développer des alliances numériques pour rester encore plus fortes. Comme la célèbre alliance Five Eyes, regroupant les grandes puissances numériques mondiales avec l’Australie, le Canada, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni.
Les principaux risques liés au cyberspace
Les cyber moyens augmentent les opportunités. La numérisation joue au bénéfice du faible et à la perte du fort. À l’origine, les Américains et tous les observateurs ont considéré que le cyberspace est l’affaire des grandes puissances. Au contraire, les moyens de communication, de commandement et de renseignements de tout à chacun sont les réseaux sociaux, les smartphones ou encore les messageries cryptées. Comme Daech l’a prouvé entre 2014 et 2018.
Avec la numérisation croissante, surtout en raison de l’Internet des objets connectés (Internet of Things, IOT) dont les chiffres ont dépassé les 20 milliards de dollars en 2020, la situation ne fait qu’augmenter les relais possibles des pirates informatiques. Ainsi, la vulnérabilité se développe au fur et à mesure que la numérisation grandit.
Dans les pires scénarios, les maliciels ciblés pour l’extorsion (Wanna cry) ou de cyber sabotage stratégique (NotPetya) s’éloignent de leurs concepteurs avec des impacts dévastateurs. À titre d’exemple, NotPetya, créé en Russie dans le but d’immobiliser des infrastructures ukrainiennes, a très vite fait le tour du monde en 2017. Ce qui a largement affecté les systèmes informatiques de nombreux pays : un port indien, Saint-Gobain en France, une usine de chocolatière en Australie, Merck aux États-Unis et Rosneft en Russie.
C’est pour cette raison que le Président Emmanuel Macron a mis en place le 12 novembre 2018 l’Appel de Paris pour la conscience et la cybersécurité dans le cyberspace. Ce texte a été accepté par 67 États, comptant des géants mondiaux de l’industrie numérique, d’entreprises et d’ONG.
L’Appel de Paris offre un code de bonne conduite. Cependant des États comme la Russie, les États-Unis ou encore la Chine ne les respectent pas car non-signataires. Beaucoup d’acteurs dans le secteur sont donc persuadés que l’unique solution est de développer une agence internationale de la cybersécurité dans le cadre des Nations Unies. Cette agence serait à l’image de l’AIEA ou l’OACI qui sont chargées respectivement de l’aviation civile et les installations nucléaires et de la sécurité des plus grandes infrastructures mondiales.
Les cyberconflits : rivalités sur la datasphere
L’introduction des normes internationales au cyberspace est difficile.
En général, on compte 4 types de cyber conflits dans le cyberspace :
Les rivalités d’État à État
Ce type de conflit comprend l’affrontement numérique d’un État à un autre État. Une rivalité dangereuse pour la sécurité et la stabilité du système international, car l’État peut très bien masquer son intrusion. De fait, nul ne pourra connaître l’instigateur ni le lieu de l’attaque. Quelquefois, le protecteur peut très bien identifier l’agresseur grâce à des moyens mis en oeuvre. Comme sur l’opération Olympic Games (2010) opposant l’Iran à l’Israël et les États-Unis. Ils sont parvenus à développer ensemble un ver informatique appelé Stuxnet qui s’attaque aux centrifugeuses iraniennes et se propage partout. L’objectif de cette attaque était de ralentir l’enrichissement d’uranium de l’Iran.
Les conflits proxies contre les États
Ce genre de conflits souligne la puissance et le danger du cyberspace. Ce sont surtout les hackers qui attaquent un État dans les proxies. C’est genre d’attaques qui, en Estonie en 2007, avaient surtout touché le Parlement.
Les conflits entre les États et les acteurs privés
Les rivalités d’État entre les acteurs privés ont été constatées durant la cyberattaque massive contre la compagnie Saudi Aramco en 2012. Le promoteur suspect que l’attaquant était l’Iran en riposte à l’épisode Stuxnet.
Les rivalités opposant les proxies à proxies
Ils découlent de l’ordre du privé, ainsi, ils ne sont pas toujours médiatisés. À titre d’exemple, les menaces de cyberattaques d’Anonymous contre l’État islamique. Ces attaques interviennent après les attentats de Paris de 2015.
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Le cyberspace est un environnement numérique complexe qui regroupe tout l'Internet. Il s'agit d'un espace à la propriété immatérielle permettant des échanges déterritorialisés entre habitants du monde à une vitesse presque instantanée.
Le cyberspace est composé de trois couches : une première couche physique qui correspond à l'infrastructure matérielle permettant de faire fonctionner Internet. Une seconde couche logique et applicative qui regroupe les services qui permettent de transmettre les informations comme les logiciels et les applications, et enfin une troisième couche cognitive et sémantique qui désigne les internautes.
On peut distinguer quatre types de cyber conflits dans le cyberspace : les rivalités d'État à État, les conflits proxies contre les États, les rivalités entre les États et les acteurs privés, et les rivalités entre proxies.