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Grace Hopper : une femme de science visionnaire devenue une légende de l’informatique

Le monde de l’informatique est souvent associé aux travaux d’ingénieurs mathématiciens majoritairement hommes. Pourtant, des femmes furent également pionnières de l’ère informatique. C’est le cas de Grace Hopper, celle qui a inventé le terme « bug ».

Photo de Grace hopper
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Grace Hopper est une mathématicienne diplômée de l’université de Yale. Ses travaux ont largement contribué à l’accessibilité des ordinateurs. En effet, on lui doit le premier langage de programmation avec des commandes textuelles. Issue d’une famille de militaires, Grace Hopper embrasse une carrière dans l’éducation avant d’intégrer la Navy pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela lui a permis de travailler sur l’ordinateur « Mark » aux côtés d’autres pionniers de l’informatique comme Howard Aiken.

Enfance et jeunesse de Grace Hopper

Grace Mary Hopper est née en 1906 dans une fratrie de trois enfants où elle était l’aînée. Dans un livre autobiographique, elle décrit son enfance comme heureuse. Comme les jeunes filles de son temps, elle et sa sœur cadette devaient apprendre la broderie et le point de croix.

Curieuse de nature, Grace commence à s’intéresser aux composants mécaniques des réveils. Cela l’a conduit à démontrer la plupart des horloges dans sa maison. L’informaticienne a préservé cette curiosité pour les gadgets tout au long de sa vie.

Sa passion pour les mathématiques lui vient de sa mère, Mary Campbell Murray, son grand-père était lui-même un ancien ingénieur civil. Néanmoins, celle-ci ne pouvait pas encore aspirer à des études d’algèbres ou de trigonométrie.

Au début du 20ᵉ siècle, les mathématiques constituaient encore un cercle restreint réservé aux hommes. Les compétences en mathématiques des femmes étaient uniquement mobilisées pour la gestion du foyer.

C’est grâce à son père, un progressiste qui estimait que ses filles méritaient la même éducation que son fils, que Grace Hopper a pu suivre de longues études. L’informaticienne elle-même a déclaré que son père l’avait grandement encouragée. Cela l’a motivé à vouloir intégrer la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle intègre l’université de Vassar College à 17 ans et y obtient sa licence en physique et en mathématiques. Elle poursuit ensuite ses études à l’université de Yale pour avoir sa maîtrise, puis son doctorat en mathématiques. Entre-temps, Grâce épouse un professeur d’université, Vincent Hopper. Malgré leur divorce en 1945, elle décida de conserver son nom de femme mariée. Son directeur de thèse n’était autre que Oystein Ore, le mathématicien norvégien à l’origine de la théorie des anneaux.

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Une longue carrière dans l’armée américaine

En 1934, Grace Hopper obtient son doctorat et décide de faire carrière dans l’éducation à l’université Vassar. Cette carrière est brève puisque la Seconde Guerre mondiale arrive. Les États-Unis s’y embarquent suite à l’attaque de Pearl Harbor par le Japon.

Grace veut intégrer l’armée, mais le gouvernement refuse sa demande, déclarant qu’elle pouvait servir son pays en restant civil grâce à son métier de professeur de mathématiques. À l’époque, les scientifiques constituaient le nerf de la guerre dans les deux camps.

Elle insiste pourtant et finit par obtenir une dérogation spéciale concernant sa taille, son poids et son âge. En 1943, Grace fait partie de la réserve de la marine américaine.

Un an après avoir prêté serment, elle est immédiatement affectée au bureau de conception informatique de l’Ordonnance de l’université de Harvard. Elle était sous la direction d’un autre pionnier de l’informatique, à savoir Howard Aiken.

Son travail consiste à créer le premier ordinateur programmable grâce à de contrôle de séquence automatique. À l’époque, le terme « programmation » n’existait pas encore, mais elle désignait le travail de la mathématicienne et ses collègues.

Dans un interview, Grace Hopper déclare que le service militaire était l’expérience la plus complète qu’elle eut vécue. Pendant la guerre, l’armée était un lieu propice à la recherche pour les scientifiques.

Le premier ordinateur, Mark 1, faisait 17 mètres de long et 2,5 mètres de hauteur. Il occupait une salle entière à Harvard. En raison du volume important de données à manipuler, Howard Aiken lui demande de faire une synthèse des instructions professionnelles dans un livre. Celui-ci fait plus de 500 pages et constitue le premier manuel de programmation informatique de l’histoire.

Malgré la fin de la guerre, Hopper reste dans la réserve. À 60 ans, la marine lui propose un contrat à vie, lui laissant le temps de perfectionner leur programme informatique. À 79 ans, elle est promue au rang de contre-amiral par Ronald Reagan en personne.

Après sa mort en 1992, un lance-missile de l’armée américaine porte son nom ainsi qu’un supercalculateur. De même, l’université Yale baptise l’un de ses collèges en son honneur.

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Des travaux qui ont révolutionné le monde de l’informatique

Les contributions de Grace Hopper ont révolutionné le développement informatique en général. Elle est par exemple impliquée dans l’élaboration des premiers langages de programmation.

L’informaticienne est la première à explorer de nouvelles manières d’utiliser le code informatique. On lui doit également l’automatisation de la programmation.

C’est en 1952 qu’elle élabore le premier compilateur A-0. C’est grâce à ce code que nous pouvons traduire un code mathématique complexe en code lisible.

Un an plus tard, l’idée de programmes informatiques avec des mots lui vient. Les observateurs étaient sceptiques à l’époque. Cela ne l’empêche pas de coder un compilateur en anglais au lieu de symbole. C’est ainsi que Flow-Matic est né en 1956. Il s’agit du premier langage avec des codes textuels dans l’informatique.

Le codage par les mots a rendu l’informatique plus accessible au grand public. Il ne fallait plus être un mathématicien de génie pour manipuler un ordinateur. Cela signifiait qu’on pouvait commercialiser la technologie informatique, ceci marque le début des entreprises de la tech.

Le terme bug : une invention de Grace Hopper ?

Le nom de Grace Hopper est associé au mot « bug », un vocabulaire qui fait désormais partie du jargon informatique. En 1947, l’informaticienne fait des tests sur Mark II, mais ce fut un échec lorsqu’un papillon s’introduit dans l’un des boîtiers de l’ordinateur.

Grace ne manque pas de mentionner cet incident dans son journal en indiquant : « le premier cas de détection d’un bug ». L’histoire retiendra une autre signification du mot. C’est ainsi que bug signifie « défaillance » ou « erreur » en informatique.

Certains chercheurs avancent que c’est Thomas Edison qui y fait mention pour la première fois lorsqu’il détecte une anomalie avec son téléphone. Grace Hopper reste néanmoins la personne qui a associé le terme à un problème informatique.

Cette découverte est commémorée le 9 septembre qui est aussi appelée « Journée du testeur ». Cet évènement rappelle aux experts en informatique l’importance des tests logiciels.