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Matthew Bevan : le hacker qui a failli déclencher la 3ᵉ guerre mondiale

Dans les années 90, un hacker sous le pseudonyme « Kuji » sème la panique au Pentagone. Il est considéré comme la menace numéro un par l’armée américaine. C’est Matthew Bevan. D’après son propre témoignage, des hommes en costume noir l’arrêtent alors qu’il n’était encore qu’un adolescent. Les accusations sont lourdes et il risque de passer 15 ans de sa vie en prison.

Photo Matthew bevan
Contenu mis à jour le

Le nom de Matthew Bevan est souvent associé à celui de Richard Pryce. Les deux pirates britanniques, qui étaient alors des adolescents, ont failli déclencher la troisième guerre mondiale d’après les médias. Ces derniers ont-ils voulu dramatiser les faits ? Pour comprendre réellement les faits, il faut s’intéresser à l’histoire de Matthew Bevan. Le hacker de 50 ans est désormais du bon côté de la loi, mais avant sa reconversion, il a pénétré plusieurs réseaux sécurisés de l’armée américaine et de la NASA. A l’époque, les intrusions étaient attribuées à des agents étrangers.

L’enfance chaotique de Matthew Bevan

Matthew Bevan se passionne très tôt pour l’informatique. Il obtient son premier ordinateur à l’âge de 12 ans, un Sinclair ZX81. Harcelé et battu pendant toute sa scolarité, il trouve refuge dans l’ordinateur et les programmations. À 15 ans, il achète son premier Amiga 500, considéré par tous les geeks de l’époque comme le meilleur ordinateur.

Comme tous les hackers ayant grandi dans les années 80 et 90, Matt Bevan a trafiqué le système téléphonique pour passer des appels gratuits anonymement. Ayant perfectionné sa technique, il fait la rencontre de personnes qui sont intéressées par son talent pour pirater des ordinateurs.

À l’époque, la législation était encore floue à l’égard du piratage. C’est ainsi qu’il se fait des amis issus du même monde, réunis par la même passion. Seulement, la pratique devient une addiction pour lui. Il réussit à pénétrer toutes sortes de machines et pirater autant de systèmes sans but précis.

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Son intérêt pour les OVNI

Il trouvera ce but en découvrant le tableau d’affichage d’un autre hacker, Ripmax, basé en Australie. Il y trouve des théories du complot et des secrets gouvernementaux sur les OVNI. L’affaire suscite aussitôt son intérêt. Ses trouvailles coïncident avec une affaire qui a fait beaucoup parler dans la communauté des hackers. En effet, à la même époque, un dénommé Phrack publie la disparition présumée d’une quarantaine de hackers ayant voulu pirater les systèmes militaires pour dévoiler la vérité. Ce fameux Phrack ne s’arrête pas là, il partage la liste des bases militaires qui auraient été la cible de ce groupe disparu.

Matt Bevan s’empare de la liste et commence à attaquer chacune des bases un à un. Confiant, le hacker pense passer inaperçu.

Pourtant, un rapport ultérieur à cet événement révèle que des groupes de militaires américains, dont le centre de guerre de l’information de l’armée de l’air (AFIWAC) , menaient des enquêtes sur lui. Ces groupes étaient composés de traqueurs de hackers.

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L’arrestation de Matt Bevan et de son acolyte

Au bout de quelques jours, l’enquête s’intéresse à deux hackers portant le pseudonyme Kuji et Datastream Boy. Le second fut appréhendé rapidement, il s’agissait d’un adolescent anglais d’à peine 15 ans du nom de Richard Pryce.

Par contre, Kuji est plus expérimenté et utilise une méthode plus sophistiquée d’après les enquêteurs. Ces derniers estiment alors que celui-ci est sans doute un espion qui forme son jeune apprenti Datastream Cowboy.

Les spéculations vont de bon train sur l’identité de Kuji. Le Sénat américain se saisit de l’affaire. Dans ce contexte, un responsable du Pentagone déclare même que ce hacker est considéré comme « la plus grande menace pour la paix mondiale depuis Hitler ».

Un an s’écoule après l’arrestation de Pryce lorsque les enquêteurs obtiennent enfin un élément permettant d’identifier le hacker.

A l’époque, Matthew Bevan travaille dans une compagnie d’assurance en occupant un poste informatique. Un groupe d’hommes en costume cravate pénètre dans son bureau et lui lit tous les droits. Il est arrêté pour plusieurs délits informatiques à l’encontre de plusieurs organisations comme l’OTAN et l’armée de l’air américaine ou encore la NASA.

Lorsque Matt Bevan se confie sur cette arrestation, il déclare avoir été très calme puisque les hommes cherchaient un espion.

Une attaque pour démontrer l’existence des extraterrestres ?

Les médias se passionnent pour l’affaire. D’après eux, Matt Bevan aurait découvert des documents qui indiquent la construction d’un vaisseau spatial à partir de technologies extraterrestres par les américains.

Le hacker révèlera plus tard que son acte a été motivé par la curiosité de connaître les secrets que les autorités américaines dissimulent. Pourtant, son acte a été jugé comme dangereux puisque les enquêteurs étaient sur la piste d’un agent étranger, sûrement d’Europe de l’Est.

Son interrogatoire met un terme aux diverses spéculations du public sur l’objet qui s’est écrasé à Roswell en 1947. Rappelons que de nombreuses personnes sont convaincues qu’il s’agissait d’un vaisseau spatial.

Néanmoins, les documents dérobés par Bevan révèlent quand même le développement d’une machine anti-gravité selon ses dires. D’ailleurs, il explique dans un interview que la découverte de ces documents le pousse à aller plus loin, pirater la NASA. Le hacker ne trouvera pas de réponses à sa question.

Pendant le procès, l’armée américaine maintient également le secret autour de cette affaire et refuse de dévoiler les documents obtenus par Bevan.

Plusieurs chercheurs passionnés par les OVNI avancent que si la machine décrite par Bevan existe réellement, l’armée américaine l’a construite grâce à la rétroingénierie. Cela signifie qu’il dispose déjà d’un vaisseau ou autre forme de technologies étrangères.

Un long procès qui aboutit à l’acquittement de Matt Bevan

Dans un extrait de « The Sunday Business Post Online », Matt Bevan révèle qu’il voulait endosser le piratage informatique seul pour épargner son jeune compagnon. Malgré les accusations de complot, il les réfutera jusqu’au bout.

Lorsque la théorie du complot a été écartée, il n’était plus accusé que de trois délits, dont le plus grave était l’accès non autorisé avec intention de nuire. Le ministère public n’a pas eu assez d’éléments pour l’inculper, ce qui aboutira à son acquittement.

De son côté, le Crown Prosecution Service anglais ne l’a pas poursuivi, estimant le coût d’un procès plus onéreux.

Matt Bevan estime que la Défense américaine l’a pris pour cible pour faire valider le financement de la protection contre la guerre de l’information par le Sénat. Ils ont présenté son cas pour justifier l’existence réelle de la menace.