En France, la cyberviolence prend de l’ampleur et se présente sous plusieurs formes : cyberharcèlement, contenus choquants, piratage de compte, etc. Dans ce contexte, l’Etat et d’autres associations sensibilisent jeunes et adultes à un meilleur usage du numérique. C’est ainsi que le terme « netiquette » devient de plus en plus populaire.

La netiquette est un ensemble de règles de bonne conduite et de politesse qui n’a pas force de loi. En enfreignant ces règles, un internaute ne risque pas la prison. Néanmoins, la netiquette s’applique lors des communications avec des inconnus sur les réseaux sociaux. Ces règles peuvent changer en fonction des plateformes. L’objectif de cette charte est de prévenir la cyberviolence et le cyberharcèlement, notamment chez les enfants et les jeunes qui sont plus sensibles aux mots qui leur sont adressés.
Qu’est-ce que la netiquette exactement ?
Selon un rapport publié par Médiamétrie, près de 94 % des foyers français ont désormais accès à internet en 2024. Un internaute français passe en moyenne 2 h 40 chaque jour en ligne. Sachant ces chiffres, le comportement en ligne occupe une place importante. Il affecte la manière de communiquer avec les autres.
En face à face, nous prenons le temps de choisir les mots à utiliser pour s’adresser aux autres. La communication en ligne repose entièrement sur les textes, faisant oublier que de vraies personnes se trouvent de l’autre côté.
C’est ainsi que le terme « netiquette » est né, une contraction des mots « internet » et « étiquette ». Il désigne un modèle de comportement que les internautes devraient adopter. Ce modèle vaut aussi bien pour l’utilisation personnelle ou professionnelle d’internet.
Tout comme les bonnes manières, la netiquette regroupe un ensemble de règles à appliquer pour le vivre ensemble en ligne. L’objectif est d’être sensible aux différences, prendre conscience des sentiments des autres et prévenir la cyberintimidation.
Quelles sont les règles de base de la netiquette ?
Quel que soit la nature de la communication en ligne : asynchrone (dans le cas des e-mails, forums, etc.) ou synchrone (webconférences, whatsapp, chat en direct, etc.), les règles suivantes s’appliquent toujours dans la netiquette :
Une personne se trouve derrière l’écran
Les insultes et agressions verbales deviennent monnaie courante sur internet. Il n’existe pas de harceleur type. Les cyberviolences commencent dès l’école primaire. En France, une étude révèle que 6 % des élèves entre 6 et 18 ans ont déjà participé à une cyberviolence, même de manière involontaire.
Une autre étude de l’observatoire Bodyguard révèle que les réseaux sociaux ont amplifié les discours de haine en ligne. Sur les 3,8 milliards de commentaires analysés, près de 108 millions sont à caractère haineux. Les messages prennent différentes formes : insultes, racisme, haine générique, bodyshaming (insulte sur l’apparence physique), etc.
Dans les discussions en ligne, l’interlocuteur ne se trouve pas en face. Il devient alors plus facile de dire des mots qui peuvent heurter la personne de l’autre côté. Il est important de bien choisir ses mots pour éviter de blesser les autres. Un langage respectueux est toujours de rigueur dans la netiquette.
Faire preuve de prudence
Les réseaux sociaux sont un lieu de partage. Néanmoins, la prudence est de mise concernant la publication de photos de nus, de consommation d’alcool, des photos intimes ou encore de déclarations polémiques, etc. Une fois ces contenus en ligne, ils y restent pour toujours.
Internet est un vaste univers interconnecté. Les activités de chacun en ligne façonnent leur réputation numérique. Des contenus qui semblent inoffensifs aujourd’hui peuvent porter préjudice plus tard, dans la vie professionnelle par exemple. Une étude réalisée par Canva révèle que 69 % des recruteurs vérifient le profil d’un candidat sur les réseaux sociaux.
Notons aussi que le partage excessif de données intimes sur les réseaux sociaux : couleur préférée, marque de voiture, prénoms des enfants, etc. peut être exploité par des escrocs. En effet, les cybercriminels utilisent ces informations dans l’ingénierie sociale pour le vol d’identité. Pour cause, elles peuvent être des réponses aux questions de sécurité des comptes privés.
Respecter la vie privée des autres
Partager des photos intimes, donner des informations professionnelles ou personnelles… Cela arrive entre amis ou familles. Néanmoins, faire une capture d’écran et publier sur les réseaux sociaux sont différents. Cette pratique est répréhensible et frôle le cyberharcèlement. Selon Facebook, 16 % des personnes qui ont déjà partagé une photo intime sur le réseau social voient leur image partagée par une autre personne à leur insu.
C’est pourquoi, il n’est pas nécessaire de partager des photos en ligne sans le consentement du propriétaire original. Le même principe s’applique aux photos et vidéos qui incluent d’autres personnes. Notons que lorsqu’une personne est taguée sur Facebook par exemple, des étrangers peuvent voir sa photo.
De même, dans les e-mails, il est préférable d’utiliser CCI (copie carbone invisible) au lieu de CC (copie carbone) pour préserver l’anonymat de chaque destinataire. De nombreuses personnes n’aiment pas que des inconnus connaissent leurs adresses e-mail.
Toujours vérifier les informations avant de partager ou republier
Les fakes news, les faux sites de promotion et autres formes de désinformation inondent internet chaque jour. Des études révèlent que les utilisateurs de Facebook font face à une forme de désinformation près de 70 millions de fois par mois.
Le boomer trap (piège pour les séniors) en est la preuve. Des images générées par l’IA visent à appâter les plus crédules sur internet pour diverses arnaques. Les personnes âgées tombent souvent dans le piège.
Face à des faits impossibles à vérifier, une histoire douteuse, il est préférable de se renseigner ou de s’abstenir de partager. De simples vérifications sur Google permettent de savoir s’il s’agit d’une arnaque ou non.
Partager des informations à jour en ligne
Ce conseil vaut pour ceux qui tiennent une page professionnelle. Les internautes peuvent considérer une information comme inexacte si celle-ci n’est pas à jour. Si le site web de l’entreprise a changé, il faut prendre la peine de le mettre à jour sur les réseaux sociaux. Prenons un exemple, si la boutique sera fermée pendant les vacances, il est préférable de supprimer les horaires d’ouverture.
Éviter les spams et réagir rapidement aux messages
Les courriels indésirables dans la boîte e-mail et les messages d’inconnu sur WhatsApp deviennent monnaie courante à l’ère numérique. Il s’agit généralement d’e-mails commerciaux provenant d’entreprises que l’on n’a pas autorisées à nous contacter.
Les experts en cybersécurité recommandent de supprimer immédiatement et de ne pas ouvrir les e-mails et messages provenant d’inconnus. Rappelons que les virus les plus dangereux de l’histoire de l’informatique se sont propagés par e-mail.
Et si le message provient d’une connaissance ? La netiquette recommande de répondre rapidement, c’est la moindre des politesses.
Selon Cosmopolitan, le délai maximum pour répondre à un SMS ou un message instantané est d’une heure. Pour un e-mail professionnel, IONOS recommande un délai de 24 heures maximum.
Conseil : si la réponse est longue et requiert plus de temps, un simple message pour informer l’interlocuteur de la bonne réception est d’usage en attendant.

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