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Retour sur l’histoire de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks

« Julian Assange, libre » titrait Wikileaks, repris par plusieurs journaux internationaux. Beaucoup craignaient de ne jamais voir ce jour arriver. Pourtant, après 14 ans d’enfermement, dont 5 dans une prison de haute sécurité à Londres, le fondateur de Wikileaks repart libre mais pas blanchi vers son pays natal, l’Australie.

Photo Julian assange
Contenu mis à jour le

Julian Assange est un journaliste australien, fondateur de la célèbre organisation Wikileaks. Son organisation est à l’origine de plusieurs révélations compromettantes impliquant de grandes entreprises et des gouvernements. Il se fait connaître dans le monde entier à la suite de la divulgation des documents sur la guerre menée par les Etats-Unis en Irak et en Afghanistan. Suite à cette affaire, il se réfugie à l’ambassade d’Equateur en Angleterre depuis 2010, craignant une extradition vers les Etats-Unis. En effet, le journaliste risque une peine de 175 ans. En 2024, la justice américaine et ses avocats trouvent un accord qui pourrait le libérer après 14 ans de fuite.

Julian Assange : ses débuts dans le piratage informatique

Julian Assange est un activiste et journaliste australien de 54 ans. Assange grandit à Melbourne pendant son adolescence et intègre la communauté des hackers. Ses activités lui ont valu une condamnation pour piratage informatique dès 1996.

Assange fait des études d’informatique, de mathématiques et de physique à l’université de Central Queensland. Néanmoins, il n’a jamais été diplômé, ce qui ne l’empêche pas de devenir un hacker chevronné.

Pendant son adolescence et sa jeunesse, Assange a connu plusieurs arrestations pour acte de piratage. En 1996, il risquait même une peine théorique de 290 ans pour ses actes. Après des années passées dans l’activisme, il crée Wikileaks avec d’autres personnes. En tant que membre du conseil consultatif et rédacteur en chef, il a voyagé sur les cinq continents. Pour eux, l’objectif des fuites des dossiers devrait inciter les organisations à faire cesser leurs abus.

Les engagements de Wikileaks séduisent de nombreux bénévoles. Les publications sur le site incluent la corruption dans les pays arabesle scandale pétrolier au Péroules agissements de la Chine au Tibet, etc.

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La création de Wikileaks et l’affaire Manning

La création de Wikileaks symbolise l’engagement de Julian Assange en faveur de l’accès aux informations. Wikileaks est considéré comme une ONG qui publie des documents classifiés sans divulguer leurs sources. Sa raison d’être est de donner la voix aux lanceurs d’alerte. Depuis sa création, il a dévoilé des documents en relation avec les violations du droit de l’homme, la corruption à grande échelle et même l’espionnage. Autant dire que l’existence de Wikileaks dérange certains gouvernements.

L’organisation acquiert une notoriété internationale en 2010 avec l’affaire Chelsea Manning. Nous avons évoqué cette affaire dans l’histoire du hacker Adrian Lamo. Chelsea Manning est une ancienne soldate américaine qui a volé des fichiers gouvernementaux hautement sensibles sur les opérations américaines en Irak.

L’ancienne soldate remet les fichiers à Wikileaks qui les publie aussitôt. Les informations secouent le monde entier. On y voit des frappes aériennes visant un village à Bagdad qui a tué des civils, dont deux journalistes de Reuters.

Pour le gouvernement américain, cet acte constitue une trahison. Chelsea Manning est appréhendée à la suite de la dénonciation du hacker Adrian Lamo. Elle sera emprisonnée avant d’être commuée par le président Barack Obama.

Julian Assange se trouve également dans la ligne de mire du gouvernement américain. Wikileaks a dévoilé des journaux de guerre de l’armée américaine en Afghanistan avant de s’attaquer aux archives de la guerre en Irak.

La justice américaine s’intéresse alors à Assange pour le poursuivre en vertu de la loi sur l’espionnage de 1917. Son organisation faisait également l’objet d’une enquête par un grand jury en Virginie. De son côté, la NSA inscrit l’homme dans sa liste des individus à capturer ou à tuer.

Grâce à un informateur en interne chez Wikileaks, les procureurs chargés de l’affaire Manning ont pu relier Assange à la soldate grâce à des journaux de discussion. Il est suspecté d’être un complice qui a conspiré avec Manning pour voler des documents. De son côté, la soldate a déclaré pendant son procès qu’une personne chez Wikileaks l’avait encouragé, aidé et fait pression sur elle.

Dès 2012, les États-Unis étudient les possibilités de poursuivre Julian Assange. Les chefs d’accusations étaient la conspiration et l’espionnage.

Finalement, le ministère de la Justice n’a pas réussi à l’inculper, sachant que les actions de Wikileaks étaient similaires à celles de la presse. Les poursuites se sont pourtant intensifiées sous l’administration Trump. Le procureur chargé de l’affaire soupçonne des liens avec les services de renseignement russes.

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Sa fuite et son arrestation

Si l’administration américaine n’avait pas trouvé de preuves accablantes contre Assange en 2010, d’autres accusations risquent de le faire emprisonner. Il s’agit des accusations d’agression sexuelle provenant de la Suède.

À l’époque, Julian Assange est à Londres suite à l’affaire Manning. Le tribunal britannique prévoit de l’extrader vers la Suède. Craignant que la Suède puisse l’extrader ensuite vers les États-Unis, il se réfugie à l’ambassade d’Équateur à Londres. Il obtient finalement l’asile.

Néanmoins, sa relation avec le pays s’envenime après sept ans. Le ministère des affaires étrangères de l’Equateur l’accuse notamment de comportements inappropriés et de mauvais traitements envers le personnel de l’ambassade.

Même si la Suède abandonne toutes les charges contre lui, Julian Assange est toujours visé par un mandat d’arrêt par la justice britannique pour sa fuite à l’ambassade. Lorsque l’Equateur lui retire le droit d’asile, la police britannique l’arrête.

Les États-Unis demandent aussitôt une extradition pour qu’il puisse répondre de 18 chefs d’accusation, dont certains en relation avec l’affaire Manning. Si Julian Assange est reconnu coupable, il risque 175 ans de réclusion ferme.

Julian Assange : une liberté tant attendue en 2024

Depuis 2019, après la fin de son asile accordé par l’Equateur, Julian Assange se trouve dans une prison de haute sécurité en Angleterre. La justice britannique refuse la libération sous caution, craignant sa fuite. Pourtant, sa famille déclare dans la presse que cet emprisonnement a dégradé son état mental.

En 2021, le tribunal britannique prévoit de l’extrader vers les États-Unis, mais ses avocats ont fait appel de la décision. De son côté, le Parlement australien négocie avec l’Angleterre et les États-Unis pour un retour dans son pays natal. L’administration Biden n’écarte pas cette possibilité.

En 2024, la nouvelle ravit le monde du journalisme et les partisans de WikiLeaks. Le calvaire de Julian Assange prend fin. En revanche, il doit plaider coupable d’un chef d’accusation aux États-Unis. Même s’il est reconnu coupable, il a déjà purgé sa peine. La justice américaine abandonne également la demande d’extradition.