Niveau d’études : | Bac+5 |
Bac conseillé : | Scientifique |
Employabilité : | Très bonne |
Salaire débutant : | 4 160 € brut |
Salaire confirmé : | 8 700 € brut |
Mobilité : | Très bonne |
Code ROME : | M1802, Expertise et support en systèmes d’information |
Code FAP : | M2Z, Informatique et télécommunications |
NB : les métiers de la cybersécurité sont récents. L’estimation du salaire se base sur peu de données. Le salaire peut être parfois surévalué ou sous-évalué. Nous affinerons sa pertinence lors de la prochaine édition du Guide des Métiers de la cybersécurité. |
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Métier
Les progrès significatifs induits par l’Intelligence Artificielle et ses algorithmes ont quelque chose de fascinant. La période récente a en effet montré une ouverture inouïe du champ des possibles sur le plan de l’innovation et de l’expérimentation. Face au foisonnement des possibilités technologiques et à la multiplicité des champs d’applications, certaines réticences se font sentir. Dans quelle mesure peut-on laisser la technologie prendre le pas sur certaines compétences humaines ? Peut-on vraiment laisser disparaître certains métiers ? L’avancée technologique dans certains domaines sensibles est-elle vraiment acceptable ?
Le métier de Responsable de l’éthique en Intelligence Artificielle (IA) a trait à la gestion et à la préservation des principes éthiques liés au développement, à la mise en œuvre et à l’utilisation des technologies d’IA. Par « principes éthiques », on entend toutes les valeurs d’intégrité, d’impartialité, de respect, de loyauté, mais aussi de compétence, qui sont celles de l’entreprise qui emploie et du grand public en règle générale.
En d’autres termes, le rôle du Responsable éthique est d’examiner les technologies sous l’angle des valeurs humaines. Il veille à ce que le développement de l’IA, mais aussi de la data, inclue les principes fondamentaux de nos sociétés et des libertés humaines.
Le Responsable éthique a pour règle d’or de ne jamais accorder une confiance excessive aux systèmes intelligents, bien que ceux-ci soient de plus en plus autonomes.On lui donne également le nom d’« éthicien en Intelligence Artificielle ».
Missions du Responsable de l’éthique IA
« Le métier de Responsable éthique peut sembler très volatile : une espèce d’engagement de principe, que l’on a du mal à imaginer mis en pratique. C’est pourtant une série d’actions bien concrètes. Elles sont décidées sur la base de principes, certes ; mais elles sont plus que jamais ancrées dans le pratico-pratique » : ce sont là les premiers mots que pose Élise H. au moment d’évoquer les missions qui sont les siennes. Après avoir exercé plusieurs années comme Développeuse IA et Chef de projet IA, et suite à une formation complémentaire sur les mécanismes éthiques, elle a accédé au poste de Responsable de l’éthique en IA au sein de son entreprise – un groupe de services cloud et conseil en informatique présent dans 17 pays.
Au quotidien, comment se déploie la mission ? « Le Responsable éthique formule des questionnements permanents sur les sujets data et IA. Cela peut concerner le respect de la vie privée, la neutralité, la transparence, la responsabilité et la supervision humaine. Cet exercice nous amène à concevoir les règles algorithmiques avec les experts, à les rendre compréhensibles, mais aussi à assurer un suivi des systèmes d’apprentissage, aussi bien sur le machine learning que sur le deep learning). »
La carte générale des missions propres au Responsable éthique IA peut s’établir comme suit :
- Élaboration de lignes directrices éthiques : Définir des principes directeurs éthiques spécifiques à l’entreprise pour orienter le développement et l’utilisation de l’IA.
- Surveillance de la conformité : S’assurer que les projets d’IA respectent les réglementations, les normes éthiques et les meilleures pratiques définies par l’entreprise et les autorités compétentes.
- Formation et sensibilisation : Mettre en place des programmes de formation et de sensibilisation pour informer les équipes internes sur les enjeux éthiques liés à l’IA et promouvoir une culture de responsabilité.
- Évaluation des risques éthiques : Identifier et évaluer les implications éthiques potentielles des projets d’IA, en analysant les risques associés et en proposant des mesures d’atténuation.
- Communication externe : Développer et communiquer les engagements éthiques de l’entreprise en matière d’IA, en particulier auprès du public, des clients, et des partenaires.
- Collaboration interdisciplinaire : Travailler en étroite collaboration avec des experts en technologie, des juristes, des responsables des données, et d’autres parties prenantes pour intégrer des perspectives diverses dans les décisions éthiques.
- Développement de politiques éthiques : Participer à la création et à la mise en œuvre de politiques internes visant à garantir des pratiques éthiques dans le domaine de l’IA.
- Éthique dans le cycle de vie de l’IA : Intégrer des considérations éthiques à toutes les étapes du cycle de vie des projets d’IA, de la conception à la mise en production et à la maintenance.
- Réponse aux préoccupations éthiques : Gérer de manière proactive les préoccupations éthiques émergentes, en mettant en place des mécanismes de signalement, d’enquête et de résolution.
- Veille éthique : Suivre les développements éthiques dans le domaine de l’IA et ajuster les politiques et procédures en conséquence.
« Si je devais résumer, je dirais que mon rôle est de déterminer quelle est la valeur la plus importante dans une situation donnée : le progrès ou d’autres valeurs primordiales ? Quel est le juste équilibre entre innovation et sens de l’humain ? », ajoute Élise H.
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Les responsabilités du Responsable de l’éthique IA
Quand on pose la question de la responsabilité qui pèse sur ses épaules à Élise H., elle déclare d’emblée qu’on tombe facilement dans les « grands discours » quand on évoque la question éthique et l’IA.
Mais, au final, il y a bien un rôle crucial à remplir :
Compétences
Parmi les compétences incontournables pour aborder ce poste sereinement, on peut lister les points suivants :
- Connaissance approfondie de l’IA : Compréhension approfondie des principes, des technologies et des applications de l’IA pour évaluer les implications éthiques de manière informée.
- Expertise éthique : Compétence dans les théories éthiques, les cadres éthiques et les principes qui sous-tendent les décisions éthiques liées à l’IA.
- Maîtrise juridique : Connaissance des réglementations et des lois pertinentes liées à l’IA, y compris la protection des données, la confidentialité, et les droits de l’homme.
- Compétences en communication : Capacité à communiquer efficacement avec des audiences variées, y compris les équipes de développement, la direction, les parties prenantes externes et le grand public.
- Formation et sensibilisation : Compétences pour développer et dispenser des programmes de formation et de sensibilisation sur les questions éthiques liées à l’IA.
- Analyse des risques : Capacité à identifier, évaluer et atténuer les risques éthiques associés aux projets d’IA, en utilisant des méthodes analytiques.
- Gestion de projet : Compétences en gestion de projet pour intégrer des considérations éthiques dans toutes les phases du cycle de vie des projets d’IA.
- Collaboration interdisciplinaire : Capacité à travailler en équipe et à collaborer avec des experts en technologie, des juristes, des responsables des données et d’autres parties prenantes.
Qualités
Quand on évoque les qualités du poste, la réponse d’Élise H. est instinctive : « Il y a, à la base de tout, la pensée critique. Se poser des questions, remettre en question, faire naître de chaque réponse une nouvelle question, c’est la mécanique même de l’éthique. Moi, j’applique cet état d’esprit aux sujets d’Intelligence Artificielle, pour savoir quelle est la bonne décision à prendre, et la bonne solution à adopter. Et quand il vaut mieux s’abstenir d’innover ».
En deuxième lieu, elle évoque la réactivité, « non seulement pour la gestion des crises – là, il faut être hyper rapide dans ses recommandations, mais aussi pour répondre dans un laps de temps raisonnable aux préoccupations et problématiques éthiques émergentes ».Il y a enfin un besoin d’empathie et de sensibilité culturelle, « pour comprendre les différentes perspectives, pour différents contextes locaux et publics, et être certains qu’on ne prend pas une solution mauvaise parce qu’on se focalise uniquement sur sa propre vision des choses ».
Études et formations
Le Bac +5 est le minimum requis pour envisager un poste de Responsable éthique, quelle que soit la spécialité envisagée – IA ou autre. La technicité des sujets d’Intelligence Artificielle vont d’autant plus dans le sens d’une formation solide et approfondie. Aussi, il n’est pas rare de voir les recruteurs donner la priorité à des Bac +7 et des profils de chercheurs et doctorants.
Quelle formation choisir ?
Élise H. souligne avec insistance la nécessité de bénéficier d’une formation « à double facette ». « Nous avons besoin, en tant que Responsables éthiques focalisés sur l’IA, d’avoir une sensibilité aussi forte sur le technique et sur le non technique. La compréhension des rouages informatiques et technologiques est essentielle, mais il faut aussi pouvoir prendre de la hauteur. Il faut imbriquer ce savoir ‘dur’ avec une finesse d’approche et d’analyse qui remet en perspective ce que nous faisons ». Cette professionnelle expérimentée, qui occupe depuis plus de deux ans un poste de Responsable éthique IA, valide la plaquette de la Guardia School.
L’école propose un niveau Bachelor (titre RNCP niveau 6, organisé sur 3 ans) et un niveau Master of Science, débouchant sur un titre d’Expert en cybersécurité (titre RNCP niveau 7, organisé sur 2 ans). À chacune de ces deux étapes, l’accent est mis autant sur les sujets techniques que sur les compétences comportementales. Sont notamment abordés :
- sur le plan technique : toutes les bases de l’informatique, les techniques du développement, du crypting, de l’algorithmie, les problématiques de cybersécurité et de nombreuses technologies innovantes, comme l’IA ;
- sur le plan comportemental : tous les aspects de la communication et de la gestion de projet, avec une formation solide en analyse et en décryptage des problématiques.
« Sur la formation au long cours, qui couvre les cinq ans jusqu’au Master, je réussis à pointer tous les prérequis nécessaires. Les deux dernières années, avec un focus sur l’IA et une vraie importance accordée au dialogue inter-métiers, me semblent être parfaites pour préparer de futurs professionnels aux défis humains et intellectuels qui les attendent ».
Salaire
Le salaire moyen d’un Responsable de l’éthique IA se situe aux alentours de 4 160 € mensuels brut en début de carrière. Ce salaire peut être supérieur si le professionnel dispose d’expériences solides sur d’autres postes liés à l’Intelligence Artificielle. Les passages sur des postes techniques sont, notamment, fortement valorisés. Les détenteurs d’un doctorat et les chercheurs en IA disposent également d’un argument de taille pour négocier leur salaire à la hausse. Dans ce cas de figure, la rémunération peut atteindre jusqu’à 4 800 euros brut environ. Pour un profil confirmé, on relève un salaire moyen de 8 700 euros brut par mois. Une fois de plus, la pertinence des expériences passées, la variété des sujets techniques maîtrisés, le niveau de responsabilité assurée auparavant et les défis intellectuels relevés pèsent lourd pour l’obtention de salaire plus important.
Source salaires : enquête interne auprès des professionnels + étude cabinet Michael Page + étude cabinet Hays.
NB : les métiers de la cybersécurité sont récents. L’estimation du salaire se base sur peu de données. Le salaire peut être parfois surévalué ou sous-évalué. Nous affinerons sa pertinence lors de la prochaine édition du Guide des Métiers de la cybersécurité.
Dans quel secteur travailler ?
L’intégration de l’Intelligence Artificielle soulève des questions éthiques dans de nombreuses industries. Le Responsable éthique peut ainsi trouver une utilité dans un grand nombre de domaines.
Les secteurs à surveiller en priorité, au moment d’une recherche d’emploi, sont sans surprise ceux de la technologie et de l’informatique. De nombreuses questions sont à résoudre autour des algorithmes et des applications notamment.
Le domaine de la santé a lui aussi besoin de placer une personne à la tête des questions d’éthique. L’IA peut en effet entrer en jeu pour la recherche médicale, le diagnostic ou encore la gestion des dossiers médicaux : autant de terrains où le respect des valeurs humaines et le respect des données personnelles revêtent une importance toute particulière.
Dans le champ de la finance, l’IA peut servir à la prise de décisions automatisée, à la gestion des risques et à la détection de fraudes, ce qui suppose de respecter un certain nombre de règles éthiques.
Du côté du transport, les entreprises travaillant sur des véhicules autonomes et des systèmes de gestion du trafic basés sur l’IA peuvent difficilement composer sans un Responsable éthique.N’oublions pas les domaines de l’éducation, de l’énergie, de l’industrie manufacturière, du commerce de détail ou encore les instances publiques qui ont besoin de garder un œil sur certains principes au moment de mobiliser l’IA. Il s’agit tantôt de respecter les droits et la vie privée des consommateurs, l’anonymat des apprenants, la justice des politiques publiques, la juste utilisation de ressources…
Les entreprises qui recrutent des Responsable de l’éthique IA
Parmi les nombreuses offres d’emploi publiées quotidiennement, on voit apparaître régulièrement des annonces de la part de :
- IQo et Webnet parmi les structures informatiques de taille moyenne ;
- les hôpitaux de l’APHP ;
- EDF ;
- Safran ;
- le Groupe Thales ;
- le spécialiste du bricolage ManoMano ;
- ou encore le compagnie maritime CMA CGM.
On trouvera facilement des opportunités de postes sur les pages suivantes :
- Indeed.com ;
- LinkedIn ;
- Cyberjobs.fr ;
- Apec.fr ;
- et tous les portails RH des entreprises mentionnées précédemment.
Evolution de carrière
Dans certaines entreprises, le rôle de responsable de l’éthique de l’IA peut évoluer vers des responsabilités plus larges, avec un rôle de Responsable de la Conformité et de l’Éthique.
Une autre voie envisageable est de devenir Expert ou Consultant en éthique de l’IA, soit au sein d’une agence, soit en tant qu’indépendant. « Il faut alors avoir une vraie capacité à guider des structures de natures très diverses dans l’adoption de pratiques éthiques avancées », précise Élise H.
Les avantages et inconvénients
En ce qui concerne les points d’enthousiasme, Élise H. a le sentiment qu’une fois que son métier est compris :
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Devenir Responsable de l’éthique IA
En tant que Responsable éthique en IA, Élise H. joue un rôle essentiel en définissant des lignes directrices éthiques, assurant la conformité des projets, formant les équipes, évaluant les risques, communiquant les engagements éthiques, collaborant avec diverses parties prenantes, développant des politiques internes, intégrant des considérations éthiques à toutes les phases des projets d'IA, gérant les préoccupations éthiques, et restant à l'affût des évolutions éthiques, tout en équilibrant le progrès technologique avec d'autres valeurs primordiales.
Le salaire moyen d'un Responsable de l'éthique IA débute à 4 160 € mensuels brut en début de carrière, pouvant atteindre jusqu'à 4 800 € pour ceux avec une expérience solide ou un doctorat. Les profils confirmés peuvent espérer environ 8 700 € brut par mois, en fonction de leur expérience, responsabilités antérieures et compétences techniques.
Le Bac +5 est le minimum requis pour envisager un poste de Responsable éthique, quelle que soit la spécialité envisagée – IA ou autre. La technicité des sujets d’Intelligence Artificielle vont d’autant plus dans le sens d’une formation solide et approfondie. Aussi, il n’est pas rare de voir les recruteurs donner la priorité à des Bac +7 et des profils de chercheurs et doctorants.
Il est conseillé de faire un Bac Scientifique pour devenir Responsable de l’éthique IA.
Chez Guardia Cybersecurity School : - un Bachelor en 3 ans (titre RNCP niveau 6), qui intègre dans ses 8 socles d’apprentissage toutes les bases de la cybersécurité et de gestion des systèmes d’information. - un titre MSc d’expert cybersécurité (titre RNCP niveau 7). Le diplôme couvre tous les besoins en cybersécurité rencontrés par les entreprises et les institutions.
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